Avec la présentation du projet de budget 2026 par François Bayrou, le gouvernement entend reprendre le contrôle des finances publiques tout en maintenant ses engagements en matière de transition écologique. Malgré un cadre budgétaire plus strict, la rénovation énergétique des logements reste l’un des piliers de cette nouvelle stratégie. Une bonne nouvelle pour les particuliers qui souhaitent entreprendre des travaux pour améliorer le confort thermique de leur habitation… tout en allégeant leur facture d’énergie.
Alors, qu’est-ce qui change concrètement pour vous en tant que propriétaire ou futur rénovateur ? Quelles aides vont perdurer, évoluer ou être renforcées ? On fait le point.
Une priorité maintenue malgré la rigueur budgétaire
Dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques, beaucoup s’inquiétaient d’une possible réduction des aides à la rénovation. François Bayrou l’a clairement précisé : la transition énergétique est maintenue comme priorité nationale, notamment pour répondre aux objectifs climatiques de la France et améliorer la performance énergétique du parc immobilier.
« On ne peut pas faire d’économies sur l’avenir. Rénover les logements, c’est réduire notre dépendance énergétique et redonner du pouvoir d’achat aux Français. »
Ainsi, les grandes aides existantes – comme MaPrimeRénov’, le soutien aux pompes à chaleur ou encore les dispositifs pour l’isolation thermique – ne seront pas supprimées. Mieux : certaines pourraient être recentrées pour en améliorer l’efficacité.
MaPrimeRénov’ : vers une version plus lisible et plus ciblée
MaPrimeRénov’, qui a permis à des centaines de milliers de ménages de financer leurs travaux, sera maintenue en 2026. Mais face aux critiques sur sa complexité et son manque de visibilité, une simplification des démarches est envisagée.
Les grandes orientations annoncées par le gouvernement :
- Concentration des aides sur les rénovations les plus performantes (rénovations globales plutôt qu’un seul poste isolé)
- Renforcement du rôle des accompagnateurs Rénov’, pour guider les particuliers dans leurs démarches
- Accent mis sur les logements les plus énergivores (étiquettes F et G)
Autrement dit, si vous prévoyez une rénovation complète – isolation, chauffage, ventilation – vous pourriez bénéficier d’un soutien plus conséquent, à condition de suivre un parcours encadré.
Les pompes à chaleur et équipements décarbonés encouragés
Dans la continuité des politiques précédentes, les systèmes de chauffage bas carbone resteront fortement subventionnés. Le gouvernement souhaite accélérer la fin du chauffage fossile, en remplaçant les chaudières au fioul et au gaz par des solutions plus écologiques comme :
- Les pompes à chaleur air/eau ou géothermiques
- Les chaudières à granulés de bois (biomasse)
- Les chauffe-eaux thermodynamiques
Ces équipements pourront toujours être financés en partie grâce aux aides de l’État, des collectivités territoriales, voire d’entreprises de fourniture d’énergie (via les CEE).
Une nouveauté possible : un bonus financier supplémentaire si vous remplacez un ancien système fossile dans un logement classé passoire thermique.
L’isolation thermique au cœur des efforts
François Bayrou a également confirmé le maintien des aides à l’isolation, dans le cadre du Programme national de rénovation énergétique. Objectif : réduire les pertes d’énergie par la toiture, les murs, les planchers bas ou les menuiseries extérieures.
Ce qui est envisagé :
- Maintien de l’aide au bouquet de travaux, pour inciter à rénover plusieurs éléments à la fois
- Meilleure prise en compte des matériaux biosourcés, avec un bonus pour les isolants écologiques (laine de bois, ouate de cellulose…)
- Aides différenciées selon le niveau de revenus, pour protéger les ménages modestes
Bon à savoir : l’usage d’un audit énergétique préalable pourrait devenir obligatoire dans certains cas, pour garantir l’efficacité des travaux et prioriser les postes les plus rentables.
Une meilleure ventilation dans les logements rénovés
Autre axe fort du budget 2026 : l’importance de la qualité de l’air intérieur. Trop de logements bien isolés souffrent d’une mauvaise aération, ce qui peut entraîner de l’humidité, des moisissures, et des problèmes de santé.
Résultat : les aides à l’installation de ventilation mécanique contrôlée (VMC) seront renforcées, notamment pour les systèmes double flux avec récupération de chaleur. Ces installations, encore coûteuses, pourraient bénéficier de subventions plus généreuses si elles accompagnent une rénovation énergétique globale.
Des aides mieux réparties sur le territoire
Bayrou souhaite aussi rééquilibrer les aides entre les grandes agglomérations et les territoires ruraux. Trop souvent, les habitants des zones peu denses peinent à accéder aux dispositifs d’aide faute d’accompagnateurs, de professionnels ou d’information.
En 2026, le gouvernement prévoit :
- Des financements pour développer des guichets territoriaux, dans les petites villes ou les zones rurales
- Une meilleure coordination entre l’Anah, les collectivités locales et les fournisseurs d’énergie
- Des efforts de communication plus ciblés, notamment à destination des seniors et des ménages isolés
Un soutien indirect à la rénovation via la filière industrielle
Même si cela concerne plus directement les entreprises, l’accent mis sur la relance industrielle verte aura aussi des retombées pour les particuliers. Le gouvernement veut favoriser la production française de matériaux isolants, de pompes à chaleur ou de menuiseries performantes.
Conséquence attendue : un meilleur accès aux équipements écologiques, à des prix plus stables, et avec des délais d’approvisionnement réduits. Un atout non négligeable quand on connaît les tensions récentes sur le marché de la rénovation.